Il n'est nul besoin de la chercher, l'histoire du domaine nous est contée par ses vieilles pierres, qui ont vu défiler de nombreux personnages et événements comme les Guerres de Religions, celles-là mêmes qui apportèrent le nom actuel du domaine avec ses habitants venus de Saintonge.
Le domaine et ses vignobles sont répertoriés par Cassini et Belleyme dès le début du XVIIIe siècle.
Louis Delbos, négociant et propriétaire du château Lannessan, cru du Haut-Médoc, transforme le domaine avec l'aide de son gendre, André de Vergniol. Une soixantaine hectares de vignes permettent alors d'exporter le Château Les Saintongers à travers l'Europe.
Se succèdent ensuite de nombreux évènements, un incendie qui dévaste une partie de l'habitation, le phylloxera, la crise viticole puis une succession de propriétaires au grès des transmissions ou ventes, les familles Charpentier, Philip de Laborie, une banque suisse, la famille Vivier, puis en 1973 la famille d’Hautefeuille qui arrive de Picardie.
Lorsque la famille d'Hautefeuille arrive aux Saintongers, seuls les céréales sont cultivées. Les chais sont laissés à l’abandon ou utilisés pour les autres cultures. En 1999, Vianney et Catherine d'Hautefeuille se lancent dans la viticulture comme un défi jeté au passé.
La vigne est alors replantée dans les meilleurs parcelles du domaine. Le sous-sol argilo-calcaire met en valeur la puissance de ses vins qui se combine parfaitement avec les deux grands cépages du terroir, le Merlot apportant sa puissance, son gras et sa rondeur, et le Cabernet Sauvignon enrichissant le vin par sa concentration, sa couleur, son parfum et sa belle structure tannique.
Pour élaborer un bon vin, il est indispensable d’avoir de beaux raisins, c’est donc dans la conduite du vignoble qu’il faut apporter un soin méticuleux.
Le vignoble entièrement planté en haute densité est totalement cultivé de façon traditionnelle : taille de mars, ébourgeonnage, épamprage, effeuillage, vendange en vert, tri sur pied puis vendange à pleine maturité. Les rendements sont volontairement limités pour favoriser la concentration indispensable à l’élaboration d’un bon vin.
Le raisin soigneusement acheminé dans les cuves thermo régulés va se laisser guider entre les mains de l’œnologue, pour effectuer la fermentation alcoolique qui se déroulera sous surveillance, sans apports exogènes afin de laisser les arômes variétaux exprimer leur typicité. Une fois les vinifications terminées, le vin sera élevé durant 12 à 14 mois en barriques de chêne français rigoureusement sélectionnés.
C’est durant cette période que des soutirages périodiques donneront au vin sa parure limpide et brillante.
Enfin, mis en bouteille, le vin sera entreposé cinq à sept années à l’abri de la lumière durant laquelle il reposera pour ressortir vers une autre cave qui, peut-être, sera la vôtre…